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Le Soir mardi 21 avril 2015

Demain, la Terre

Quels sont les enjeux qui se cachent derrière nos assiettes?

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Entretient avec Pr Dominique Belpomme, cancérologue et Professeur à l’université de Paris-Descartes. Initiateur de l’Appel de Paris sur les dangers sanitaires de la pollution chimique,

il est désormais président de l’Institut de recherche européen sur le cancer et l’environnement (ECERI)

Propos receuillis par Laetitia Theunis

Laetitia Theunis : 1 homme sur 3 et 1 femme sur 4 seront confrontés au cancer au cours de leur vie. Comment l’expliquez-vous?

Dominique Belpomme:

«  Ma thèse est qu’une grande partie des cancers sont liés à la pollution chimique, physique et biologique. La pollution est invisible et multiforme. Par l’alimentation, on consomme de façon chronique de petites doses de contaminants cancérogènes, comme les pesticides mais également des additifs alimentaires. Pour colorer les aliments, certaines substances officielles, autorisées par l’UE, sont mutagènes et donc cancérogènes. D’autres sont neurologiques. Quand on donne une tranche de jambon bien rose à son enfant, on lui donne donc des colorants toxiques dès son plus jeune âge. Il y a également les conservateurs, des nitrites hautement cancérogènes et mutagènes. Le poison est mis artificiellement dans l’aliment. Plus que le déséquilibre alimentaire, ce sont les produits toxiques – présents à faibles doses mais consommés de façon chronique- que l’on trouve dans notre assiette à notre insu qui sont la cause d’un grand nombre de cancers. »

L. T: Ne dit-on pas que manger des fruits et légumes protège du cancer?

D. B: «  C’est le discours de l’OMS. Mais une étude européenne prospective a démontré que les gens qui mangeaient beaucoup de fruits et légumes et peu de graisses animales faisaient pratiquement autant de cancers que les autres. Et cela se vérifie chez les végétariens: ins font autant de cancers que les omnivores. En mangeant équilibré, vous éviterez peut-être le surpoids et les maladies cardiovasculaires, mais ce n’est pas ça qui va vous protéger du cancer. »

L.T: Vous montrez que la susceptibilité au cancer induite par les pesticides se transmet sur plusieurs générations. Pouvez-vous l’expliquer?

D.B: « Les pesticides accumulés dans les tissus graisseux de la femme enceinte vont s’en libérer au cours de la grossesse pour passer la barrière placentaire et contaminer le foetus. cette contamination foetale favorise l’apparition d’un cancer durant l’enfance ou crée une susceptibilité au cancer qui apparaitra plus tard dans la vie. (…) Nous avons calculé que cette propagation de susceptibilité au cancer se faisait sur au moins 4 générations. Cela montre que les effets délétères de la pollution, par ailleurs irréversibles, sont bien plus important que ce qu’on pensait. De plus les pesticides sont également une des causes de la maladie d’Alzheimer, de l’autisme, de l’hypofécondité (très forte paris les agriculteurs), de l’obésité et du diabète de type 2. Sur le plan biologique, la situation est excessivement grave. »

L.T: Individuellemnt, que faire?

D. B : «  Le seul rempart aux effets délétères des pesticides et des additifs alimentaires, c’est manger bio. Ces aliments sont exempts de pesticides – sauf contamination accidentelle- et ne contiennent pas d’additifs alimentaires. En outre, ils sont 3X plus riches en antioxydants que des produits non bio. Les femmes et les enfants d’abord! »

L.T : Que peut faire la femme enceinte?

D.B: « Il faut préparer sa grossesse. C’est-à-dire manger bio avant, pendant et après l’accouchement. En effet, les pesticides sont lipophiles. Ils s’accumulent dans les tissus graisseux, mais aussi dans le lait maternel. »

DH, vendredi 12 juin 2015

courgette jaune, permaculture

Le bio : preuve que le consommateur est en demande

Le secteur se développe très fortement
En Wallonie, se trouvent 79% des producteurs biologiques
Depuis 2008, le nombre d’exploitation bio y a quasiment doublé
et de 2014 à 2015, 92 producteurs ont choisi de rejoindre la filière!

En effet, le bio séduit pour qui est soucieux et désireux de consommer une nourriture plus saine.
On compte en nombre les familles avec des enfants.
Les boutiques spécialisées sont de plus en plus nombreuses avec une part de marché de 30,7 % ( contre 45,3% pour les supermarchés type Carrefour, etc)

Les produits bio les plus consommés sont les légumes, suivis des fruits, des produits laitiers et du pain.

par Vincent Schmidt pour la DH

Cosmedica

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Mortalité prématurée en Belgique

 

« Les belges meurent trop souvent avant 75 ans »

par Julien Crepin

DH, vendredi 12 juin 2015

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La mortalité prématurée touche davantage les hommes que les femmes ( 2x plus), c’est ce que rapporte l’ISP (institut scientifique de santé publique).

Le plus frappant dans ce rapport, est à quel point il existe des différences entre le nord et le sud du pays, tant pour les hommes que pour les femmes. Ainsi, on note une mortalité prématurée chez les hommes 40% plus élévée en Wallonie qu’en Flandre.
Au niveau des arrondissements, certaines disparités sont telles qu’elles peuvent choquer.
Par exemple, comme le montre l’ISP
«  chez les hommes, les variations entre arrondissements atteignent 80%. Les taux les plus élevés sont recensés dans le Hainaut, plus particulièrement dans les districts de Mons et de Charleroi (…)
les plus bas sont observés dans les arrondissements Maaseik, Hal-Vilvorde et Roulers. »

C’est à Charleroi que la mortalité prématurée bat tous les records, ensuite vient Mons et Liège.

Les causes sont diverses mais le contexte socio-économique global et le statut social individuel jouent un rôle important. Aussi, les habitudes culturelles et les styles de vie, l’environnement, les politiques de santé publique et la prise en charge des maladies, sont susceptibles d’influencer la mortalité prématurée.

« On meurt plus tôt en Wallonie »

Le Soir, le même jour

par Frédéric Soumis et Ann-Charlotte Bersipont

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La consommation de tabac et d’alcool est la cause la plus claire d’une mort prématurée.
D’autres facteurs entrent en jeux: pauvreté, précarité, maladie, accidents, consommation de toxiques…

En ce qui concerne la mortalité liée à la consommation de tabacs et d’alcools, tous les arrondissements de la province du Hainaut sont particulièrement concernés, car ils présentent tous des taux très élevés.
De même pour le diabète, il frappe particulièrement ces arrondissements et aussi ceux de la province de Liège.
Le cancer du poumon présente les taux les plus hauts dans l’est du pays et dans la province de Liège.

Monsieur François Renaud (chercheur à l’ISP) est l’auteur d’une étude sur les causes principales de ce mauvais tableau:
« (…) la santé est un phénomène complexe résultant d’interactions entre de nombreux facteurs, et ces différences ne peuvent être imputées à une cause unique. »                                                                                                                          Nous savons que le taux de mortalité varie en fonction des arrondissements et que ces variations peuvent atteindre 80%, et cela signifie qu’un individu habitant dans une ville court quasi 2X plus de risques de mourir prématurément que s’il habitait ailleurs. Le contexte, l’environnement et les habitudes culturelles d’un district font toute la différence.
Mais l’étude ne tranche pas
quant à savoir si les gens cumulant le plus de critères de risques, comme le manque de ressources ou d’emploi, voir «  un style de vie » nocif à la santé (obésité, malbouffe, diabète, tabac), se regroupent dans des régions où les loyers sont les plus réduits. Or, c’est une question indispensable..

Comment expliquer ces différences régionales?

Christian Massot, docteur en santé publique à l’Observatoire de la santé du Hainaut:

« La situation socio-économique hennuyère est défavorisée, c’est un point indéniable.
(…) le tabagisme est plus observé dans les catégories de population plus défavorisées (…)
Les écoles sont supposées bannir le tabagisme, pourtant, dans nos enquêtes, la moitié des jeunes rapportent avoir vu des enseignants ou d’autres élèves fumer…
Il faut énormément sensibiliser les décideurs politiques, notamment locaux. Ce sont eux qui peuvent agir…
(…) Nous travaillons sur 3 axes: le tabac, l’alimentation et l’activité physique. Les problèmes cardiovasculaires et les cancers sont souvent liés à ces 3 domaines.
(…) Des amélioration sont possibles. Lisser les inégalités sociales « tout court » permettrait aussi de réduire les inégalités sociales au niveau de la santé. (…) Dans les pays industrialiés, on sait qu’une répartition plus équitable des richesses a un effet positif sur le niveau de vie…Qu’on soit riche ou pauvre! »

Cosmedica

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