Mortalité prématurée en Belgique

 

« Les belges meurent trop souvent avant 75 ans »

par Julien Crepin

DH, vendredi 12 juin 2015

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La mortalité prématurée touche davantage les hommes que les femmes ( 2x plus), c’est ce que rapporte l’ISP (institut scientifique de santé publique).

Le plus frappant dans ce rapport, est à quel point il existe des différences entre le nord et le sud du pays, tant pour les hommes que pour les femmes. Ainsi, on note une mortalité prématurée chez les hommes 40% plus élévée en Wallonie qu’en Flandre.
Au niveau des arrondissements, certaines disparités sont telles qu’elles peuvent choquer.
Par exemple, comme le montre l’ISP
«  chez les hommes, les variations entre arrondissements atteignent 80%. Les taux les plus élevés sont recensés dans le Hainaut, plus particulièrement dans les districts de Mons et de Charleroi (…)
les plus bas sont observés dans les arrondissements Maaseik, Hal-Vilvorde et Roulers. »

C’est à Charleroi que la mortalité prématurée bat tous les records, ensuite vient Mons et Liège.

Les causes sont diverses mais le contexte socio-économique global et le statut social individuel jouent un rôle important. Aussi, les habitudes culturelles et les styles de vie, l’environnement, les politiques de santé publique et la prise en charge des maladies, sont susceptibles d’influencer la mortalité prématurée.

« On meurt plus tôt en Wallonie »

Le Soir, le même jour

par Frédéric Soumis et Ann-Charlotte Bersipont

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La consommation de tabac et d’alcool est la cause la plus claire d’une mort prématurée.
D’autres facteurs entrent en jeux: pauvreté, précarité, maladie, accidents, consommation de toxiques…

En ce qui concerne la mortalité liée à la consommation de tabacs et d’alcools, tous les arrondissements de la province du Hainaut sont particulièrement concernés, car ils présentent tous des taux très élevés.
De même pour le diabète, il frappe particulièrement ces arrondissements et aussi ceux de la province de Liège.
Le cancer du poumon présente les taux les plus hauts dans l’est du pays et dans la province de Liège.

Monsieur François Renaud (chercheur à l’ISP) est l’auteur d’une étude sur les causes principales de ce mauvais tableau:
« (…) la santé est un phénomène complexe résultant d’interactions entre de nombreux facteurs, et ces différences ne peuvent être imputées à une cause unique. »                                                                                                                          Nous savons que le taux de mortalité varie en fonction des arrondissements et que ces variations peuvent atteindre 80%, et cela signifie qu’un individu habitant dans une ville court quasi 2X plus de risques de mourir prématurément que s’il habitait ailleurs. Le contexte, l’environnement et les habitudes culturelles d’un district font toute la différence.
Mais l’étude ne tranche pas
quant à savoir si les gens cumulant le plus de critères de risques, comme le manque de ressources ou d’emploi, voir «  un style de vie » nocif à la santé (obésité, malbouffe, diabète, tabac), se regroupent dans des régions où les loyers sont les plus réduits. Or, c’est une question indispensable..

Comment expliquer ces différences régionales?

Christian Massot, docteur en santé publique à l’Observatoire de la santé du Hainaut:

« La situation socio-économique hennuyère est défavorisée, c’est un point indéniable.
(…) le tabagisme est plus observé dans les catégories de population plus défavorisées (…)
Les écoles sont supposées bannir le tabagisme, pourtant, dans nos enquêtes, la moitié des jeunes rapportent avoir vu des enseignants ou d’autres élèves fumer…
Il faut énormément sensibiliser les décideurs politiques, notamment locaux. Ce sont eux qui peuvent agir…
(…) Nous travaillons sur 3 axes: le tabac, l’alimentation et l’activité physique. Les problèmes cardiovasculaires et les cancers sont souvent liés à ces 3 domaines.
(…) Des amélioration sont possibles. Lisser les inégalités sociales « tout court » permettrait aussi de réduire les inégalités sociales au niveau de la santé. (…) Dans les pays industrialiés, on sait qu’une répartition plus équitable des richesses a un effet positif sur le niveau de vie…Qu’on soit riche ou pauvre! »

Cosmedica

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